Savoir où je suis me semble
primordial. Être ancré dans le sol, permet d’avoir la tête dans les étoiles.
J’habite une galaxie, je vis dans sa banlieue autour du soleil jaune, sur la
planète Terre, mais cela ne suffit pas, je dois savoir, à chaque instant, où je
pose le pied. C’est là ma connexion à l’univers.
L'extraordinaire arc-en-ciel tibétain et son disque "noir" centré sur le soleil.
Ce rare halo de diffraction dans les cristaux de glace des nuages d'altitude
est un présage heureux dans la tradition tibétaine.
Ce rare halo de diffraction dans les cristaux de glace des nuages d'altitude
est un présage heureux dans la tradition tibétaine.
Il n'en a que cinq : il manquerait deux couleurs à l'arc-en-ciel tibétain.
Lesquelles ? L'indigo (que Newton a inventé), et peut-être le vert que je ne vois pas
Par jeu de mots, jeter mon
ancre, c’est encrer à la plume ou au pinceau mon chemin sur la terre. C’est un
dessin qui suit les traces de mon destin. C’est mieux qu’une étape, c’est à la
fois une empreinte, un témoignage et une cicatrice.
Grâce aux technologies, j’ai su
situer mon ermitage, jusque-là perdu dans une vague direction, et je vous le
donne en mille, il a dorénavant une existence matérielle prouvée et
chiffrée en latitude et en longitude, ainsi qu'une altitude précise : 4282m !
Ces nombres donnent un sens à la
carte.
Par rapport à mon rivage
habituel, une épaisseur de 4282m d’atmosphère en moins peut vous sembler
dérisoire. C’est pourtant l’un des obstacles qu’il aurait fallu franchir mais,
voilà, nous n’en avons pas eu le temps. Ne croyez pas que je fus le seul à en
pâtir, nous étions tous dans les mêmes draps. Bien sûr, nous avons fait
quelques progrès au fil des jours. Mais, en pratique, nous avons cherché notre
souffle jusqu’au dernier moment, et j’ai réalisé combien pouvait être pénible
l’insuffisance respiratoire. Voulez-vous deux exemples à ma propre mesure
?
- Impossible de pratiquer un
examen du fond d’œil à ma façon habituelle, c’est-à-dire en apnée et d’une
traite : en trente secondes sans souffle, je frôlais le vertige, il
fallait respirer avant de plonger à nouveau sans grande conscience dans la
pupille interrogative. Quid des diagnostics ?
- Impossible aussi de rêver dans
la nuit : le moindre scénario nocturne me réveillait par suffocation.
Vivre par procuration onirique demande-t-il trop d’énergie ?
Un rêve est une soif
d’oxygène (c’est une révélation) !
Était-ce l’occasion de
psychanalyser mes rêves ? Non, je vis toujours en autarcie psychique.
Avec Erwan, j’ai suivi l’affluent
qui coule sous mon ermitage et qui rejoint le Mékong : 48km
aller-retour ! Rentrés au bord de l’épuisement, nous avons atteint les
limites de nos faibles forces.
Couché sans dîner pour plonger aussitôt dans
l’inconscience, sans rêves, sans sursauts avant l’aube, j’étais béat après cette
évasion, croyant enfin revivre mes escapades. Il y a ainsi des oasis de félicité dans mes heures tibétaines.
Bonjour Pierre,
RépondreSupprimerJ'ignorais tout de l'arc en ciel thibétain .
Peut-être que tu peux m'en dire plus !
J'irai voir sur le net .
Un plaisir de lire tes commentaires et de savourer les photos .
Claude
Une explication succincte sur ce phénomène observé en 2014 à Lhassa : https://www.youtube.com/watch?v=1RggjtHQVMI
SupprimerMerci pour ton attention !
Bienvenue dans le monde des insuffisants respiratoirs !
RépondreSupprimerQuoique, depuis 20 ans que les traitements pour l'asthme sont efficaces, que de bienfaits mesdames et messieurs !