lundi 9 juillet 2018

11- Sauvages !

La faune tibétaine sauvage était auparavant si riche qu’un zoologue allemand, Ernst Schäfer, après avoir mené une expédition scientifique au Tibet en 1938-1939, a défini les territoires par les animaux qui y abondaient. Il citait la steppe à yacks sauvages, la steppe à kiangs, la steppe à gazelles.
Malheureusement, du fait du déboisement à grande échelle, du surpâturage, et du braconnage intensif, la faune est menacée inexorablement (léopards des neiges, yaks sauvages, hémiones, chevrotains porte-musc, grues à col noir sont en voie d'extinction).
Les forêts d'épicéas, de sapins, de pins, de mélèzes, de cyprès, de bouleaux et de chênes ont en effet perdu plus de la moitié de leur surface depuis 1949, année où elles couvraient encore 221.800 km2.


Autour du monastère, un animal pullule encore plus que le yack, c'est le pika à lèvres noires ou ochotona curzionae, un petit mammifère lagomorphe, si bien adapté aux hivers très froids qu'il n'hiberne pas. 
La multitude des galeries creusées par les pikas dans le sol du plateau tibétain est telle qu'elle absorbe les déluges de juillet, évitant les ruissellements dévastateurs et stabilisant les rivières. L'élimination des pikas dans certaines zones agricoles s'est ainsi traduite par une érosion accélérée. 
Le malheureux pika est une proie essentielle pour les rapaces et les carnivores de la montagne, léopards, mustélidés et ours.

Dernier coup d’œil à l'entrée du terrier

Rouler sur le plateau tibétain avec un chauffeur bouddhiste se fait continuellement au son du klaxon, sensé effrayer les pikas alanguis sur la piste. Les pikas n'en sont nullement traumatisés, ils n'en ont cure et tardent à s'écarter. Le pika souffre en effet d'une curiosité irrépressible qui l'incite à un examen risqué de toute apparition dans son champ visuel. Une fois cette curiosité satisfaite, il détale en trombe avant de jeter un dernier coup d’œil à l'intrus devant l'entrée de son terrier. Malgré les scrupules des chauffeurs qui roulent au pas quand ils ne s'arrêtent pas, les pikas sont parfois trop alanguis, trop curieux ou trop confiants dans la religion : ceux-là restent sur le carreau.

Au sujet de ce respect de la vie affiché par les bouddhiste, j'ai demandé comment le concilier avec l'alimentation carnée pour laquelle ils n'éprouvent pas de réticence. Devant moi qui en témoigne, les moines consommaient volontiers la viande de yack. Tara m'a affirmé avec assurance qu'à cette question cruciale, il n'y avait pas de réponse...
En fait, une réponse existe qui n'est pas très convaincante : consommer n'est pas tuer. Dans le chapitre "Urbi et orbi" vous avez lu en effet que les bouchers sont musulmans.
  

Les marmottes de l'Himalaya (Marmota himalayana) vivent en colonies.
J'ai été fort dépité qu'elles soient beaucoup moins loquaces
que leurs consœurs tadjikes qui sifflaient à qui mieux mieux pour m'accueillir.


La gazelle du Tibet (procapra picticaudata), ou goa,
est un mammifère herbivore de la famille des bovidés.
Seuls les mâles possèdent des cornes.


Un oiseau sautilleur qui vole toujours, au ras du sol,
sur de courtes distances.


 
Une oie ou un tadorne ? Saurez-vous m'aider à l'identifier ?
Marie-Paule a su : c'est le tadorne casarca.
Grâce à son collier noir, nous savons que celui-ci est un mâle.
Son plumage est jaune orangé à l'exception de la tête plus claire.
Bec, pattes, rémiges et croupion sont noirs.
Il est monogame.


Un poisson de rivière que je vous ai déjà présenté.
C'est un exemplaire unique !


Je n'ai réussi à photographier ni les rapaces, ni les hirondelles rustiques à front et gorge rouges, et n'ai pas pensé à immortaliser les petites grenouilles qui grouillent et... grenouillent.

Mais Gaëlle y a pensé :

 




Les gazelles mâles









1 commentaire:

  1. De toutes ces bêtes, j'ai une nette préférence pour le tika , qui me paraît fort mignon.
    Peut-être a t-il une mauvaie audition, à ne pas bouger lorsque les voitures arrivent ?... A moins que les moteurs soient particulièrement silencieux !

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