lundi 2 juillet 2018

5- Le sourire des moinillons


 S'il y a une frange de la population qui est bien réjouissante dès le premier abord, c'est bien celle des moinillons. Dans le monastère dont dépend le dispensaire vit une quarantaine de moinillons âgés de 6 à 14 ans environ.
Autrefois, la présence des jeunes moines était justifiée par l'enseignement qu'ils recevaient et dont ils pouvaient faire bénéficier leurs frères et sœurs au cours de retours en famille. De nos jours, les écoles se sont multipliées et la question se posait, à mes yeux, de leur présence à un âge si précoce. J'ai appris, avec plaisir, qu'ils fréquenteraient une école officielle à la rentrée.

15 ans

Au cours des consultations où je recevais chacun individuellement, les moinillons étaient à la fois intrigués et intimidés. Sans se départir de leur sourire, ils étaient très attentifs aux questions et leur regard passait sans cesse de la traductrice à moi, pour guetter mes réactions, contrairement aux adultes qui le plus souvent finissaient par m'ignorer complètement puisque je paraissais analphabète.
Les moinillons ont été ainsi pour moi un exemple de civilité et de curiosité intellectuelle.

11 ans

12 ans

 11 ans

10 ans

9 ans
Plus jeune et plus inquiet que ses condisciples !


La seconde occasion de les rencontrer a été le moment où nous leur avons offert, de la part de l'association, un ballon de basket et des jeux de badminton. Après la distribution, leurs remerciements et la photo souvenir, tout le monde s'est mis à jouer, sauf... ? 
Sauf nous évidemment, qui cherchions notre souffle rien qu'en cadrant nos photos ! 
Malgré la tenue, peu adaptée, dont ils ne se départissent pas, les moinillons avaient l'énergie et l'enthousiasme qui nous manquaient. 








La troisième occasion mémorable a été la séance d'initiation au maniement des brosses à dents, sous l'égide de Gaëlle et d'Erwan. Cette séance s'est déroulée en quatre temps : théorie sur la nécessité, sur les risques encourus avec le sucre, sur les techniques de brossage avec l'exemple d'un cobaye plus ou moins volontaire, puis distribution des brosses individuelles, puis application d'une dose précise de dentifrice, puis sortie et mise en pratique, en groupe, sur la pelouse (pour mieux cracher ?).
Pour cette séance à l'extérieur du monastère et de sa cour, plusieurs moinillons avaient revêtu leurs couvre-chefs aussi variés que colorés. Au Tibet, la tête nue n'est convenable ni pour les femmes, ni pour les hommes, ni pour les enfants !












Cette initiation aux soins s'était révélée indispensable devant l'état dentaire des enfants qui consomment bonbons et sodas sans jamais se laver les dents. Les générations précédentes qui ignoraient l'usage du sucre ont gardé des dents beaucoup plus saines que celle du XXIème siècle qui bénéficie dorénavant de la mondialisation d'habitudes alimentaires catastrophiques.
Rappelez-vous la tsampa sucrée !


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