vendredi 13 juillet 2018

15- Peindre dans une autre vie

Était-ce un présage ?
N'en ai-je plus le souvenir ?
Ai-je lu un livre d'André Malraux ?
Ai-je admiré le dessin d'un profil ?

Oui, j'y suis, ce profil, c'était cela exactement la séduction du Gandhara !
... et déjà le monde persan par le biais du prisme afghan.

Art gréco-bouddhique du Gandhara

Toujours est-il qu'en 1969, à 17 ans, j'ai peint une figure du Bouddha !
"On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans", et alors, foin des algèbres et des littératures, on plonge dans les atlas, Goa bien sûr et Kathmandou. Mais les années ont passé, revivre s'est joué à Ispahan sur le Miroir du monde.


Hier, il y a 49 ans !

Après ce portrait, il a fallu un demi-siècle ou presque pour franchir le pas, et m'aventurer  sur les terres du Tibet...
Entre temps, malgré son format (les escargots* étaient grandeur nature), le tableau a disparu. Cette disparition prépare-t-elle une rémanence ?
Oui peut-être, toutes mes prières se colorent sous des pinceaux (cf le dernier chapitre : "Se souvenir").
* Il s'agit des "escargots martyrs" qui se sacrifièrent pour protéger le Bouddha du soleil.


Aujourd'hui, à Yushu, les peintres des rues prient en couleurs vives.

 A bonne hauteur !

Au Tibet, la peinture s'expose partout, dans les monastères, dans les maisons, sur les étoffes, sur le papier et dans les rues.



Ce ne sont ni en tags, ni sur les trottoirs, ni par la publicité, que les peintres des rues s'expriment. Ils le font sur le mobilier urbain, avec une technique éprouvée qui utilise un carton, la méthode du pochoir, et des couleurs vives.

Le carton.
Un "carton" est une ébauche préalable à une tapisserie, un vitrail ou une fresque.


 Le pochoir perforé d'une multitude de trous
est simplement maintenu à la main.


Un chiffon encreur reporte le dessin sur le support.


Les couleurs sont posées avant un surlignage noir.


Le godet de couleur noire.


Le surlignage au pinceau.


Les artistes en contemplation.


Sur l'autre face de l'édicule, une œuvre terminée.


Les yacks, bien sûr, investissent la sculpture !

2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  2. Et que donnent-elles à la longue, toutes ces peintures de villes ?
    Passent-elles sous l'ardent soleil d'altitude, où les pluies diluviennes ?
    Mais même si elles s'écaillent, où se palissent, le coup d'œil en vaut la peine !

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